Rédigé par India Sherret (membre de l’équipe canadienne de ski cross) 

Il n’arrive pas souvent que nous voyions nos vies chamboulées tout d’un coup, mais nous voilà tous confrontés à cette crise. Il est bien certain que les choses sont bizarres et qu’il en sera ainsi dans un avenir prévisible. S’il y a une chose que le sport m’a apprise ces dernières années, c’est qu’il est primordial de savoir s’adapter pour réussir. Pendant un certain temps, j’avais l’impression que ma devise personnelle était de « faire semblant de réussir jusqu’à ce que je réussisse réellement » étant donné que les choses se bousculaient tellement vite pour moi et que je ne savais pas vraiment ce qui se passait. Dans l’année qui a suivi mon retour au ski cross – après une pause pour prendre soin de ma santé mentale – j’étais sur le podium et je me suis qualifiée pour les Jeux olympiques. C’était complètement fou. Bien sûr que c’était très excitant, mais j’avais aussi un peu peur parce que je me sentais souvent hors de mon élément. 

Même si cette situation et la situation mondiale actuelle sont très différentes, elles ont aussi une similarité en commun : l’incertitude. Lorsque nous avançons en terrain inconnu, cela est très courant (et naturel) de se sentir inquiets. D’ailleurs, ce sentiment d’inquiétude était un facteur de protection pour les humains à l’époque où ils craignaient davantage d’être mangés par des loups. Ainsi, les personnes qui se souciaient de leur bien-être prenaient probablement moins de risques et vivaient donc plus longtemps. Cependant, lorsque cette inquiétude suscite une réaction de stress chronique, nous entrons dans le domaine de l’anxiété.

L’adaptabilité ne se résume pas toujours à la « survie du plus fort ». Il s’agit aussi de faire des changements qui nous aident simplement à nous en sortir. J’aime croire aux stratégies pour faire face à l’anxiété ou à d’autres difficultés comme des mesures d’adaptation. Ayant moi-même souffert de troubles d’anxiété pendant longtemps, je dispose de nombreux outils pour rester en santé et sur la bonne voie. Voici donc quelques méthodes que j’aimerais partager avec vous!

Restreignez l’usage des réseaux sociaux

Je ne dis pas que vous devez arrêter de regarder les fils d’actualité sur Facebook, Instagram, Twitter et d’autres réseaux pendant votre temps libre. Même si réduire leur usage peut certainement être bénéfique, c’est aussi un bon moyen d’évasion parfois. Cependant, ce que vous devriez limiter, c’est le contenu qui entraîne un sentiment négatif. Connaissez-vous une personne qui publie des articles sur la COVID-19 de façon obsessionnelle? Si oui, n’hésitez pas à arrêter de la suivre. Vous avez la possibilité de choisir ce que vous voulez regarder en ligne. Prendre le temps de vous poser les questions suivantes pourrait s’avérer utile : Le contenu de cette personne est-il important pour moi? Qu’est-ce que je ressens? 

Essayez une activité pendant au moins 10 minutes

Il est parfois difficile de faire une activité qui nous apporte un sentiment de bien-être quand nous ne sommes pas dans notre assiette. Pour moi, sortir dehors et respirer l’air frais est super important. Mais il y a certains jours où cette activité m’apparaît comme une tâche colossale. Ces jours-là, je me dis que je vais essayer n’importe quelle activité pendant 10 minutes, et si je me sens bien, je la poursuis. Sinon, je peux retourner à l’intérieur. Peu importe ce que je choisis de faire, je suis toujours contente de faire ce qui me fait du bien au moment précis.

Vous n’avez pas besoin d’être productif

En ce moment, nous sommes nombreux à ne pas travailler ou à travailler moins qu’en temps normal. Si c’est votre cas, vous n’avez absolument AUCUNE obligation de vous engager dans un autre tourbillon d’activités, d’apprendre une nouvelle langue ou de maîtriser l’art du pain aux bananes. Il peut arriver que vous fassiez plus de choses certains jours si cela vous convient. Il n’y a pas de mal à vivre en mode de survie en ce moment.

Votre corps changera probablement. Ce n’est pas grave.

Beaucoup de gens ont une relation complexe avec la nourriture, l’exercice et leur image corporelle. C’est un résultat malheureux de vivre dans une culture de la diète. Il est courant et normal de se tourner vers la nourriture lorsque le moral est bas, mais je vous encourage à faire preuve d’indulgence envers vous-même. Vous n’avez pas besoin de faire de l’exercice pour mériter de manger, et vous n’avez certainement pas besoin d’essayer de perdre du poids. Vous n’avez pas besoin de faire des séances d’entraînement de style militaire ou de commencer à compter les calories en cette période de confinement où la routine a pris le bord. Votre santé est la chose la plus importante en ce moment, et c’est souvent davantage la santé mentale que la santé physique qui sera affectée. 

Même si la situation est angoissante de nos jours, je pense que nous pouvons y trouver des aspects positifs. J’espère que les gens trouveront des moyens de se retrouver et de renouer avec leurs proches. J’espère que le monde apprendra à ralentir un peu et à se souvenir de ce qui est vraiment important. Alors, profitez des petits bonheurs de la vie et prenez soin de votre santé et de celle de vos proches. Je vous souhaite mes meilleurs vœux de bonheur et de sécurité à mesure que nous avançons ensemble.