PROFIL D’ATHLÈTE: Erik Read
ÂGE/ 26 ANS
ÉQUIPE/ ÉQUIPE CANADIENNE DE SKI ALPIN
Instagram: @hipsterikal
Rencontre avec Erik Read: Skieur technique de talent évoluant sur l’Équipe canadienne de ski alpin, il vient de compléter une saison phénoménale sur le circuit de la Coupe du monde. Non seulement Erik a mérité quatre tops dix sur le circuit technique, mais il a réalisé cela en complétant des études à l’Université de Denver où il a terminé avec une moyenne de 4.0. Découvrez cet athlète talentueux et dévoué plus bas.
Il ne te manque que quelques crédits pour obtenir ton diplôme en administration de l’Université de Denver. Quand as-tu décidé de poursuivre tes études tout en continuant de skier au niveau de la Coupe du monde?
À chaque printemps alors que j’étais avec l’équipe nationale, j’ai suivi quelques cours, en élargissant peu à peu mon éducation qui est une facette de la vie importante selon moi. Je souhaite connaître du succès en ski, mais je suis conscient qu’il me faut penser à la suite une fois ma carrière de skieur terminée. J’ai eu une chance incroyable de m’inscrire à l’Université de Denver et j’ai reçu l’appui de l’équipe nationale. J’ai observé Trevor [Philp] réussir à décrocher son diplôme et évoluer sur le circuit de la Coupe du monde. Je me suis senti capable de faire les deux. Je suis heureux d’y être parvenu et d’y avoir trouvé mon équilibre.
Durant la saison 2016-17, tu as obtenu quatre records personnels et inscrit quatre tops dix en slalom, slalom géant et combiné alpin, un exploit qui n’a pas été atteint par un coureur canadien masculin depuis plusieurs années. À quoi associes-tu ton succès?
Pour la première, il y a deux ans, j’ai senti que j’appartenais vraiment au circuit de la Coupe du monde. En amorçant la dernière saison, je savais ce que je voulais réaliser avec mon équipement, ma force mentale, mes habiletés techniques et mes performances physiques. C’était un amalgame de ces éléments qui a été mis en branle pour parvenir à mes succès en Coupe du monde. Avant la saison passée, j’ai trouvé l’harmonie requise par un coureur de Coupe du monde qui désire réussir et j’ai réussi à me battre pour mes résultats d’une course à l’autre.
Au cours de la saison 2017-18, tu pourras pleinement te concentrer sur le circuit de la Coupe du monde. Quels sont tes objectifs pour la prochaine saison?
J’ai abordé la saison dernière avec un objectif de percer le top 30. Une fois cet objectif réalisé, je souhaite à présenter viser le top 15 mondial en slalom géant et en slalom à la fin de la saison. Cette année, j’ai décroché quelques manches parmi les trois premiers. Ce n’est donc pas inconcevable de viser le podium. J’ai les Jeux de 2018 dans ma mire. Je n’ai jamais pris part à des olympiades auparavant et je sais que ce sera une expérience révélatrice. Mon but est d’être compétitif parce que je sais combien les Jeux olympiques sont importants pour le sport canadien.
Pour plusieurs, skier au niveau de la Coupe du monde et être compétitif est un emploi à temps plein. Tu as réussi à maintenir une moyenne de 4.0 en même temps que le ski. Crois-tu que poursuivre les deux de façon simultanée a été un atout pour ta carrière de ski?
Oui, je crois que jongler entre mes études et ma carrière sportive a été un atout. On fait alors face à l’adversité à deux niveaux et réussir à prendre du recul et se recentrer sur un autre aspect de sa vie permet de regrouper ses esprits et puiser l’énergie nécessaire à l’école ou au ski.
En novembre, je complète habituellement mes examens et c’est alors que je sens la plus grande effervescence en ski et concentre mon énergie à reprendre contact avec les pistes. Je sors toujours de ma période d’examens et skie à mon meilleur en raison de cette capacité à exploiter mon énergie et mon excitation à chausser de nouveau mes skis.
Quel est ton plus beau souvenir de la saison dernière?
Sans l’ombre d’un doute ma course à Kitzbühel en Autriche. Ce site baigne dans tant d’histoire. Cette année, la piste était tout simplement…brutale! Ils l’avaient vraiment préparée pour mettre au défi les skieurs de Coupe du monde. Réussir à foncer en seconde manche et occuper la loge du meneur pendant le passage de 15 coureurs, jusqu’à ce que [Marcel] Hirscher déferle la piste et me déloge, a été un moment inoubliable. Écouter les acclamations de la foule criant mon nom a été une expérience surréaliste.
J’avais escaladé la montagne pendant l’été et je crois que connaître le terrain m’a aidé.
Comment vas-tu te préparer cet été pour la saison à venir?
Cet été, je me concentrerai fortement sur ma puissance et mon conditionnement. Je veux être au sommet de ma forme physique, atteindre un niveau jamais atteint. La seconde moitié de la préparation de la saison sera deux longs stages sur neige. Un en Suisse, l’autre en Nouvelle-Zélande. Cette année, il sera agréable de profiter d’un bloc d’entraînement à l’automne pour que je complète parfaitement ma préparation en vue des épreuves d’ouverture à Sölden, en Autriche
Quel est le plus grand défi d’un skieur technique?
Je pense que les déplacements sont le plus grand défi. Les coureurs techniques ne passent qu’une seule journée au site avant le jour de la course tandis que les coureurs de vitesse profitent de quelques jours d’entraînement avant la compétition pour s’acclimater au terrain. Évoluer sur le circuit de la Coupe du monde cette saison, me fait réaliser ce qu’il me faudra pour être compétitif aux épreuves tout en gérant un horaire de voyage chargé.
La saison dernière, nous avons coursé à Zagreb [Croatie] le jeudi et le soir même nous avons pris la route pour Ljubljana [Slovénie] puis j’ai sauté sur un vol en direction de Zurich [Suisse] pour prendre un train et me rendre à un rendez-vous médical à Berne. Je suis ensuite rentré à temps à Adelboden [Suisse] pour la course du samedi.
Ce genre d’agenda de voyage montre bien ce que veut dire être un coureur technique sur le circuit de la Coupe du monde. Nous nous pointons en général pour un jour de compétition et nous passons au site suivant.
Quel est ton arrêt préféré sur le circuit de la Coupe du monde?
Adelboden, Suisse. La piste comporte le mur final qui vous casse les jambes et vous apercevez la foule au bas qui agite les drapeaux suisses rouges et blancs alors que le sol se défile sous vos skis. Il n’y aucune autre sensation de comparable dans notre sport. Cette année, d’épais nuages recouvraient la piste et on ne voyait pas à trois portes devant soi. Malgré la faible visibilité, les supporters étaient tout à fait incroyables. Il existe une riche culture et une histoire bien ancrée qui vous font réaliser la place qu’occupe le ski de compétition aux cœurs des Européens.