NOUVELLE SAISON, NOUVELLE ÉNERGIE À 3 883 MÈTRES

NOUVELLE SAISON, NOUVELLE ÉNERGIE À 3 883 MÈTRES

Photo Caption L'équipe canadienne masculine technique de Coupe du Monde : Erik Read, Simon Fournier, Morgan Megarry et Trevor Philp. Il manque Phil Brown qui se remet d'une opération au genou.

Par Ken Read

C'est juillet. La saison d'entraînement sur les glaciers est lancée. De Stelvio jusqu'à Les 2 Alpes en passant par Hintertux et bien d'autres glaciers et champs skiables à travers l'Europe et l'Amérique du Nord, les athlètes de tous âges et niveaux sont de retour sur neige.

Marie-Hélène Thibeault, nouvellement embauchée comme directrice de la philanthropie et des relations avec les anciens pour Alpine Canada Alpin, m'a demandé si je pouvais partager quelques expériences personnelles de ces derniers jours passés sur neige avec l'équipe. Vous allez apprendre à connaître « M&H ». Elle est très convaincante et aime partager sa passion pour le ski alpin de compétition ainsi que célébrer cette nouvelle énergie et esprit qui fleurissent dans nos programmes au sein de l'équipe nationale. Alors, je n'ai pas pu dire non.

Ce fut un voyage avec double objectif pour moi, combinant une série de réunions avec des officiels de la Fédération Internationale de Ski (FIS) et aidant avec la logistique pour permettre à Erik (Read) de se rendre à l'usine Fischer en Haute-Autriche pour rencontrer son spécialiste des bottes qui réside près de Schladming.

Selon moi, maintenir un contact étroit avec un commanditaire d’équipement est essentiel pour avoir du succès en Coupe du Monde. La relation entre l'athlète et le fournisseur de ski est fondamentale et soutenue par un contact direct et personnel. Il est donc très important de prendre le temps de visiter, rencontrer et partager avec le fournisseur comment les produits se sont comportés durant la saison passée. C’est aussi une opportunité de proposer des améliorations qui pourraient être apportées pour les saisons à venir. Plus l’athlète apporte une contribution constructive à l'équipe responsable du produit en partageant son expérience et ses sensations de flexion, toucher, glisse, et plus le partenariat sera productif.

Et ce ne sont pas seulement les skis. L'ajustement des bottes est aussi critique. Avoir la chance de parler directement avec les experts qui construisent des centaines de bottes chaque année pour les meilleurs skieurs du monde est inestimable.

En effet, prendre le temps d'avoir des bottes personnalisées est essentiel. L'arrimage des skis, plaques, fixations et bottes exige un investissement de temps. La combinaison optimale de tous ces éléments est la clé du succès au plus haut niveau, alors travailler directement avec les meilleurs de l'industrie assure une fondation pour de meilleures performances sur neige.

Ainsi, après deux jours intenses avec l'équipe Fischer, ce fut un voyage de neuf heures en direction vers Zermatt, y compris le transfert par train et le trajet suivant en taxi électrique jusqu'à l'hôtel de Zermatt - ville sans automobile.

Le glacier du Matterhorn, situé au-dessus de l'emblématique village de montagne de Zermatt, est un arrêt estival régulier depuis plusieurs années. Avec ses 3 883 mètres d'altitude, c'est le plus haut site d’entraînement d'Europe avec un bon enneigement et des températures habituellement stables. Et après un hiver que les gens de la région ont décrit comme «extraordinaire», la couverture de neige est meilleure que d'habitude.

Au cours des dix prochains jours, l'équipe technique canadienne de la Coupe du Monde s'entraînera sous cet emblématique Matterhorn. Les athlètes se concentreront sur l'entraînement de GS et SL, en continuité avec une première session sur neige qui a eu lieu il y a trois semaines à Whistler et en préparation pour un bloc de courses dans l'hémisphère sud de la Nouvelle-Zélande qui aura lieu plus tard cet été. Cette progression inclut également un bloc de ski d'automne sur glacier pour la mise au point finale avant la course d'ouverture de la nouvelle saison de Coupe du Monde à Soelden - à "seulement" 3 mois et demi.


 
Lorsque vous sortez du tunnel sur le Klein Matterhorn, il semble que peu de choses ont changé depuis ma dernière visite en tant qu'athlète en 1982. Le trajet en télécabine et en tram vers le « sommet de la Suisse » est le même. Les remontées mécaniques réparties sur le glacier sont les mêmes. Les pentes d'entraînement sont étrangement similaires. Je peux décrire là où la piste d'entraînement de descente serpentait de 3 900 m (au-delà de la borne supérieure du tramway) jusqu’à la base du glacier à quatre kilomètres plus bas.
 
Mais c'est là que s'arrête les ressemblances avec le site d'entraînement actuel.
 
Cette semaine, les pistes bourdonnent d'énergie. Des équipes et des athlètes de la Croatie, de la Suisse, de l'Allemagne, des États-Unis, et de l'Italie, entre autres, optimisent presque tous les espaces d'entraînement disponibles. L'entraînement estival de ski alpin, de freestyle et de snowboard est en plein essor en plein mois de juillet.
 
Pour vous donner un peu de perspective, la station les 2 Alpes en France propose plus de 80 allées d'entraînement pour les équipes. C'est donc une industrie importante et lucrative pour les stations de ski qui souhaitent une clientèle qui va au-delà des touristes qui visitent habituellement que deux jours.
 
Les équipes nationales de toutes les disciplines de la FIS sont sur la neige. À Zermatt, les pistes d'entraînement alpin couvrent les pentes supérieures abruptes des côtés est et ouest du glacier. Un vaste parc de snowboard et freestyle s'étend sur les pentes inférieures. Les athlètes convergent tous les jours de Zermatt et Cervinia et les pentes débordent d’athlètes parlant une multitude de langues représentant toutes les disciplines de notre sport.
 
La journée commence tôt. Les athlètes quittent la vallée dès 6h du matin pour être sur neige à 7h. Quand la température collabore, la neige est d’une texture ondulée très dure, simulant presque parfaitement les conditions de courses hivernales.

Sous la direction de l'entraîneur-chef Dusan Grasic, l'équipe de soutien canadienne pour les athlètes compte Ryan Malmberg et Elias Jonsson qui travaillent sur la piste avec Dusan. Dr.Courtney Brown assure les fonctions médicales et supervise l’aire de départ au sommet de la piste (et bien plus encore!). Ils sont aussi accompagnés de techniciens de ski expérimentés, soit Jan Šauperl et Matteo Bortolotti.
 
En matinée, l’équipe de soutien se dirige très tôt vers la piste pour avoir une longueur d'avance en mettant en place le parcours d'entraînement. Il est essentiel de regarder de près le temps car la fenêtre d’entraînement pour des conditions optimales est très limitée. Dès que les rayons directs du soleil atteignent la neige, celle-ci commence à ramollir. L’entraînement se termine généralement vers 11h.
 
L'entraînement estival exige aussi une évaluation continue de l'équipement. Donc, Jan et Matteo sont sur la piste pour observer les conditions avant de commencer la préparation de l’équipement en anticipation pour l’entraînement du lendemain.


Les après-midis sont prévus pour les entraînements physiques planifiés et aussi informels. Les camps d'été offrent une chance d'aller au-delà du programme de conditionnement physique habituel en utilisant l'environnement local pour varier les entraînements. Un endroit comme Zermatt offre des sentiers de vélo de montagne incroyables et des pistes randonnées pédestres dans toutes les directions de la ville.


 
En altitude, la météo est toujours un risque. Nous sommes arrivés à 5-6 cm de neige poudreuse le premier jour (situation unique pour un 4 juillet), mais la nouvelle neige n'a pas suffisamment gelée. L’entraînement a donc été utile mais plutôt limité. Les conditions d’entraînement optimales se développent sous un ciel clair nocturne où les températures chutent sur le glacier, entraînant une neige dure pour le début de la matinée.
 
Ces matinées sont à couper le souffle. Mettre le pied sur le glacier du Matterhorn avec le sommet en arrière plan à 4 505 mètres qui surplombe brusquement le ciel à votre droite. Au loin, le Massif du Mont-Blanc haut de ses 4 808 mètres s'élève au-dessus de la brume. Le Breithorn qui fait 4 164 mètres se dresse sur votre épaule gauche avec des alpinistes qui grimpent au sommet d'un sentier bien usé même dès 7h du matin. Le vaste champ de neige vous entoure.
 
C'est un moment pour respirer .... et absorber toute la splendeur des Alpes suisses qui ouvre une porte vers de fabuleuses aventures en ski alpin de compétition.
 
À PROPOS DE KEN
Ancien membre de l'équipe canadienne de ski alpin et membre actuel du Conseil exécutif alpin de la FIS, Ken Read soutient la communauté des sports d'hiver du Canada depuis plus de cinq décennies. Vous pouvez suivre Ken à https://skierone.com/

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