Travailler à fond, s’amuser à fond : l’histoire d’amour de Kris Mahler pour la van life en dehors des pentes
Collaborateur : Ben Steiner
Pendant la saison de la Coupe du monde FIS, le Canadien Kris Mahler dévale les parcours aux côtés de quelques-uns des meilleurs athlètes du monde. Pendant l’intersaison, il y a de fortes chances que vous le croisiez sur la route alors qu’il parcourt l’Amérique du Nord à bord de son campeur Volkswagen Westfalia.
Athlète vétéran de l’équipe canadienne de ski cross, Mahler s’est illustré sur les pistes et s’est forgé un nom sur les réseaux sociaux et à travers l’Amérique du Nord en tant que connaisseur et influenceur de campeurs Volkswagen Westfalia.
C’est à l’été 2014 que l’Albertain participe à son premier camp avec l’équipe nationale en vivant à bord d’un campeur à Whistler, en Colombie-Britannique. Comme il était difficile de trouver un logement abordable dans la région, Mahler et d’autres coéquipiers avaient décidé de vivre dans leur campeur ou autre véhicule de façon temporaire.
« L’histoire est plutôt cocasse et pourrait même paraître farfelue que des membres de l’équipe nationale vivent dans un campeur, a-t-il confié. Toutefois, je pense souvent à cet été-là, car c’est probablement le camp d’intersaison le plus amusant que j’ai fait avec mes coéquipiers. »
Le skieur de 20 ans était de retour chez lui à Canmore, en Alberta, lorsqu’il voit le campeur à vendre dans sa rue. Son père, qui avait été propriétaire d’un Westfalia vers le même âge, aida son fils à restaurer l’édition 1987 pour qu’il puisse se rendre à Whistler.
Malgré les conditions de vie plutôt difficiles pour certains, les athlètes pouvaient aller au Centre des athlètes de Whistler pour se laver et cuisiner. « Nous avons eu beaucoup de plaisir, nous sommes devenus très proches, et tout le monde était un peu dans le même bateau », dit-il.
C’est en vivant à bord de son campeur cet été-là que Kris est tombé en amour avec la van life et la culture qui l’entoure. Animé par cette nouvelle passion, le skieur décide de garder le campeur et de construire sa vie autour du ski, de la vie de van et d’autres loisirs actifs.
Aujourd’hui, Mahler affiche son amour pour la van life en arborant le logo GoWesty sur son casque en Coupe du monde. L’entreprise californienne consacre ses activités au mode de vie en van et à la réparation et la restauration de campeurs Volkswagen Westfalia.
« Mon fil Instagram est en quelque sorte apparu lors d’une réunion du conseil d’administration de GoWesty en Californie. L’entreprise détient un programme d’ambassadeurs et fait appel à de nombreux adeptes de la van life, a-t-il expliqué. Les administrateurs trouvaient que ça serait cool d’avoir un athlète vivant dans son campeur, et ils m’ont contacté. On connaît la suite. »
Partageant une devise similaire (« Work Hard, Play Hard »), l’athlète et l’entreprise forment un partenariat presque parfait : Mahler aime publier du contenu sur les réseaux sociaux et GoWesty tire avantage d’avoir un athlète de calibre mondial sur ses réseaux.
Si vivre dans un campeur à Whistler a été sa première expérience de van life, sa plus belle aventure remonte à 2016, lorsque Ned Ireland, un ancien athlète de l’équipe nationale, et lui avaient décidé de sauter dans le « Westy » pour aller disputer une course Nor-Am au Colorado, puis faire un roadtrip sur la côte ouest des États-Unis.
Leur plan était de voyager aux États-Unis en s’arrêtant à divers endroits pour faire du ski, du surf et du vélo, mais la durée et le niveau de luxe du voyage reposaient sur leur possibilité de gagner la course et de mettre une partie de la bourse dans leurs poches pour financer le reste du voyage.
« Nous avons chargé le campeur avec tous les équipements nécessaires à nos activités : nos skis de course, nos skis de poudreuse, nos skis de randonnée, quelques planches de surf et nos deux vélos, évoque-t-il. Notre but était de rafler les deux premières places de cette course afin de faire un voyage un peu plus long et plus agréable, faire plus de sorties et s’accorder de bons repas. »
Finalement, les deux Canadiens ont remporté les deux premières places dont ils avaient besoin et ont pu poursuivre leur périple à travers le Nevada, l’Utah et la côte californienne, en surfant et en faisant du vélo pour remonter vers le Canada. « C’est probablement le voyage le plus mémorable que j’ai fait en campeur, avoue-t-il, et c’est l’un de mes premiers grands voyages en compagnie de l’un de mes meilleurs amis. »
Même si cette aventure avait créé des souvenirs impérissables, son objectif de gagner une épreuve de la Coupe du monde n’était pas encore atteint. Sa priorité était de décrocher une médaille sur ce circuit, mais il comptait aussi changer son campeur pour un Westfalia Synchro doté de quatre roues motrices. C’est donc avec ces deux idées en tête qu’il a mis à exécution son plan pour combiner les deux.
« Je m’étais un peu promis que si je gagnais une Coupe du monde, j’allais m’offrir ce campeur, et c’est ce qui s’est passé, a-t-il lancé. J’ai gagné ma première Coupe du monde, les astres ont fini par s’aligner et j’ai trouvé un Synchro à Victoria. »
Malgré son nouvel achat, le campeur n’a pas fait de grands voyages au cours de l’été 2021 puisque le skieur a les yeux rivés sur Pékin 2022, et a mis les bouchées doubles au gym et sur les pistes avant la saison olympique. « Ça fait longtemps que je ne me suis jamais senti aussi bien avant un début de saison, voire depuis toujours », a confié l’athlète qui a tout de même réussi à faire des escapades de fin de semaine en van.
Alors que les jours raccourcissent, que les feuilles craquent sous les pieds et que les Canadiens enfilent leur chemise de flanelle, Kris Mahler retrouve son mode de vie sur la neige en laissant son campeur au Canada pour partir outre-mer en quête de victoires sur le circuit de la Coupe du monde.