Canada Alpin est heureux d’annoncer l’arrivée de Phil McNichol à titre de directeur de la haute performance de l’Équipe canadienne de ski alpin (ÉCSA). Ce rôle est extrêmement important dans l’atteinte de l’objectif que s’est fixé Canada Alpin, soit de faire du Canada l’une des trois plus importantes nations de ski d’ici 2026.
McNichol, qui a grandi à Washington, au Connecticut, arrive au sein de Canada Alpin après une brillante carrière dans le domaine du développement des athlètes. Il a travaillé avec les athlètes masculins de l’équipe américaine de ski alpin qui ont récolté 42 victoires en Coupe du monde, quatre titres de champion du monde et une médaille d’or olympique.
Q: Nous lui avons posé quelques questions afin de mieux connaître ses objectifs et sa vision pour l'Équipe canadienne de ski alpin.
PM: Pendant votre temps avec l'équipe alpine masculine des États-Unis, vous avez entraîné l'équipe à 42 victoires en Coupe du monde, quatre titres de champion du monde et une médaille d'or olympique. Quels sont les facteurs clés qui ont mené à ces succès?
J'ai eu de la chance pendant mon séjour avec les hommes américains. Les résultats et les victoires ont pris plus de 10 ans à réaliser. J'ai eu la chance de participer dès le début du processus jusqu'aux étapes finales et de voir les athlètes remporter de grands succès. Les aspects clés de ces programmes étaient: une culture d'équipe basée sur la confiance en soi, le travail acharné, un environnement vraiment favorable et performant à tous les niveaux, la responsabilité de tous, et un programme holistique..
Q: Après avoir quitté l'équipe américaine, vous avez travaillé avec la Sun Valley Ski Education Foundation en tant que directeur sportif où vous avez guidé l'évolution et le développement athlétique de l'ensemble du programme alpin. À votre avis, quels sont les éléments importants d'un pipeline de développement efficace?
PM: Après avoir quitté l'équipe américaine, j'ai commencé ma propre société de conseil en sports d'hiver et j'ai eu le plaisir de travailler dans le développement d'entraîneurs et le développement de programmes aux États-Unis et dans le monde. À la Sun Valley Ski Education Foundation (SVSEF), j'étais responsable de leur programme alpin ainsi que des cinq sports de glisse sur neige de compétition, qui comprenaient plus de 700 athlètes et 250 employés. J'ai constaté que des pipelines de développement efficaces nécessitent de répondre aux besoins complets des personnes que nous appelons les athlètes. Un entraînement de qualité est essentiel, tout comme la nécessité d'enseigner le processus de formation des athlètes sous tous ses aspects, pas seulement les éléments spécifiques au sport. Une grande partie de cette voie ou de ce pipeline est le moment de jeter les bases et de ne pas se précipiter trop tôt vers la concurrence et la sélection.
Q: Selon vous, que faut-il pour atteindre l'objectif du Canada alpin de devenir l'un des trois meilleurs pays de ski d'ici 2026?
PM: À l'heure actuelle, cet objectif est purement ambitieux et aucun échéancier ne peut être établi à ce sujet tant qu'un plan n'est pas établi et que les ressources nécessaires ne sont pas disponibles. Nous ne sommes pas en mesure aujourd'hui de véritablement faire cette déclaration sans des objectifs sous-jacents. Nous sommes dans une période de défi extrême pour ajuster la programmation en fonction de nos ressources limitées et soutenir la productivité maximale des athlètes des équipes de la Coupe du monde. Nos objectifs seront simples: être meilleur, travailler plus intelligemment, se pousser davantage et atteindre le podium. Tout cela devra être fait avec nos moyens très limités et nous devrons trouver une méthode pour travailler avec nos partenaires provinciaux pour organiser des programmes ensemble afin que les athlètes aient un chemin vers la Coupe du monde.
Q: Qu'est-ce que nos athlètes et entraîneurs devraient attendre de vous?
PM: Ils peuvent s'attendre à une approche honnête et directe pour atteindre des performances élevées. C'est le sport et nos succès seront représentatifs de la méthode adoptée.
Q: Quels sont vos objectifs pour cet été et la saison prochaine? Qu'espérez-vous mettre en œuvre rapidement à court terme?
PM: Ma première étape consiste à peser sur pause pour exécuter une réinitialisation complète de notre programme. Nous ne pouvons pas continuer à fonctionner en dehors de notre niveau de ressources. Cela va être difficile car nous sommes déjà bien en deçà de la mise en place d'une structure complète d'équipe nationale qui atteint les provinces et les jeunes athlètes sur la scène mondiale. Cependant, nous devons être créatifs et rassembler le pays pour trouver des solutions afin de construire une meilleure voie. Le Canada sait comment faire plus avec moins et réussir en tant "qu'outsider". Nous n'avons pas besoin d'être gros pour être grands. Cela dit, nous devons trouver un moyen de servir et de soutenir davantage de talents incroyables qui sont présents dans ce pays.
Q: Qu'espérez-vous voir au niveau du développement?
PM: J'espère que je pourrai réussir à réunir nos organisations sportives provinciales et territoriales avec l'équipe canadienne de ski alpin pour résoudre le problème du développement. À l'heure actuelle, nous n'avons pas de système de développement clair et substantiel et cela doit changer.
Q: En conclusion?
PM: J'espère que nous pourrons tous bientôt traverser cette crise sanitaire dévastatrice en bonne santé et en sécurité dans un monde normal. Cela obligera tout le monde à se rassembler et à se soutenir mutuellement pour le plus grand bien. Le monde des courses de ski au Canada fait face à son propre défi en ce moment. Les ressources sont extrêmement limitées et il est très difficile de déployer les équipes nécessaires pour réussir. L'ensemble de la communauté canadienne de l'industrie du ski et des courses de ski doit se réunir et travailler ensemble pour trouver de nouvelles solutions et reconstruire le sport que nous aimons tous.